L’ONU critique l’emprisonnement d’opposants politiques en Tunisie

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a critiqué l’emprisonnement et la condamnation d’opposants politiques aux autorités tunisiennes, et a appelé à la libération de toutes les personnes « arbitrairement détenues » et à travailler sur la nécessité de réformes.

Selon le Haut-Commissaire, plus d’une centaine de candidats potentiels, membres de leurs campagnes électorales et autres personnalités politiques ont été arrêtés dans les semaines précédant les récentes élections présidentielles, pour diverses accusations liées à la falsification de documents électoraux et à la sécurité nationale.

Sur 17 candidats potentiels, la Haute Commission électorale indépendante n’a retenu que 3 candidats, tandis que « plusieurs candidats ont été arrêtés et condamnés à de longues peines de prison ».

« Leur procès démontre un manque de respect pour les garanties d’une procédure régulière et d’un procès équitable », a déclaré Türk.

Le 2 septembre, la Haute Autorité Indépendante pour les Elections a également refusé d’exécuter une décision rendue par le Tribunal administratif exigeant la réadmission de 3 candidats exclus.

Puis, lors d’une session extraordinaire tenue quelques jours avant les élections présidentielles, le Parlement a approuvé des révisions de la loi électorale exigeant le retrait de la compétence d’arbitrage des litiges électoraux du tribunal administratif et son attribution à la cour d’appel.

« Rejeter une décision de justice juridiquement contraignante contredit le respect fondamental de l’État de droit », a déclaré Türk.

Saïed a remporté un second mandat après avoir obtenu 90,7% des voix suite à une abstention record lors de l’élection présidentielle. Le taux de participation était à peine de 29 %.

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a noté que la Tunisie était confrontée à « une pression croissante sur la société civile », ajoutant qu’« au cours de l’année écoulée, de nombreux journalistes, défenseurs des droits de l’homme et opposants politiques, ainsi que des juges et des avocats, ont été pris pour cible ».

Il a exprimé ses regrets face à « la perte d’un grand nombre de ces acquis » survenue en plein Printemps arabe, citant l’arrestation de l’ancien chef de la Commission Vérité et Dignité.

Il a exhorté la Tunisie à « réaffirmer son engagement en faveur de la justice transitionnelle au bénéfice des victimes et à entreprendre des réformes fondamentales… notamment en ce qui concerne la liberté d’expression, de réunion et d’association ».

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