Le président tunisien Kais Saied a limogé mercredi le Premier ministre Ahmed El Hachani et nommé à sa place le ministre des Affaires sociales, Kamal El Madouri.
La Présidence a indiqué – dans un communiqué – « Le Président de la République, Kais Saied, a reçu cet après-midi, mercredi, au Palais de Carthage, M. Kamal Al-Madouri, ministre des Affaires sociales, et a décidé de le nommer à la tête du gouvernement. , succédant à M. Ahmed Al-Hashani.
Al-Madouri est l’ancien directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale (gouvernementale) et il a pris la direction du ministère des Affaires sociales en mai dernier, succédant à Malek al-Zahi, limogé en même temps que le ministre de l’Intérieur Kamal al-Feki.
Mercredi, Al-Hashani a publié une déclaration sur les réunions tenues au siège du gouvernement, notamment concernant la détérioration de la situation économique.
Il convient de noter qu’Al-Hashani a été nommé Premier ministre le 1er août 2023, après avoir mis fin aux fonctions de l’ancienne Première ministre Najla Boudin.
Al-Hashani est connu comme un homme d’État à la retraite issu du monde de la finance et des affaires et il ne s’est pas engagé en politique, selon les médias locaux.
Le limogeage d’Al-Hashani intervient alors que le pays se prépare à des élections présidentielles qui susciteront une large controverse.
Urgent | Présidence tunisienne : Le Président nomme le ministre des Affaires sociales Kamal Al-Madouri à la tête du gouvernement, succédant à Ahmed Al-Hashani #Al Jazeera_Live | #Tunisie pic.twitter.com/EpFGBa5Tku
– Al Jazeera Live (@ajmubasher) 7 août 2024
Saied – qui a été élu en octobre 2019 – a monopolisé les pleins pouvoirs il y a trois ans, puisqu’il a alors limogé son Premier ministre et suspendu les travaux du Parlement, qui a ensuite été dissous.
Après avoir adopté une nouvelle constitution renforçant ses pouvoirs et élu un nouveau parlement doté de pouvoirs très limités, Saied a récemment annoncé qu’il briguerait un second mandat lors des élections présidentielles qui se tiendront le 6 octobre.
Il y a quelques jours, un tribunal tunisien a décidé d’emprisonner pendant 8 mois quatre candidats potentiels à l’élection présidentielle et de leur interdire de se présenter à vie, dans une décision qui, selon eux, « visait à éliminer de nouveaux concurrents » du président Saied.
L’accusation portée contre les quatre candidats potentiels est « d’acheter des recommandations », et les personnes incluses dans la décision sont : l’éminent homme politique Abdul Latif Al-Makki, le militant Nizar Al-Shaari, le juge Murad Masoudi et le candidat Adel Al-Do.
Cette décision exacerbe les inquiétudes des partis d’opposition, des candidats et des groupes de défense des droits humains, qui accusent les autorités de recourir à des « restrictions arbitraires » et à « l’intimidation pour ouvrir la voie à la réélection de Saïd ».