Le Mouvement tunisien Ennahda dénonce le maintien en détention de Ghannouchi

Le Mouvement tunisien Ennahda a dénoncé vendredi l’emprisonnement de son leader, Rachid Ghannouchi, l’imposition d’une amende à son encontre et sa mise sous contrôle administratif pour 3 ans.

Le mouvement a renouvelé sa demande de libération de Ghannouchi et de tous les détenus politiques.

Lundi, la Cour d’appel de Tunisie a condamné Ghannouchi à un an de prison, à une amende de 1 000 dinars (333 dollars) et à son placement sous contrôle administratif (déclaration quotidienne à la police) pour une durée de 3 ans. « affaire de glorification du terrorisme ».

Ennahdha a indiqué dans un communiqué dénoncer le maintien en détention du leader du mouvement ainsi que la peine d’un an de prison et de trois ans de contrôle administratif prononcée à son encontre, « dans une affaire malveillante et sur une base fragile ».

Le mouvement considère que ce qui arrive à Ghannouchi est une injustice qui ne tient pas compte de son statut élevé, de son état de santé ou de son âge avancé. Elle a souligné que Ghannouchi a atteint l’âge de 83 ans et passe la deuxième année de son anniversaire en prison.

Le mouvement a renouvelé sa demande de libération de tous les détenus politiques et de cesser de cibler les opposants, les prisonniers d’opinion, les militants et les blogueurs qui ont démontré leur adhésion aux acquis de la liberté.

Un coup d’Etat contre la Constitution

L’affaire remonte à un procès intenté par un syndicat de la sécurité contre Ghannouchi, lié à ce qu’il a qualifié de soupçons d’apologie et d’apologie du terrorisme, dans le contexte de sa cérémonie commémorative début 2023 pour l’un des dirigeants du mouvement dans le sud tunisien.

Ghannouchi nie faire l’apologie du terrorisme et estime que le procès se déroule sur fond d’opposition au président Kais Saied. Il refuse également de comparaître devant le tribunal.

À la mi-mai, le même tribunal a rendu un jugement condamnant Ghannouchi à trois ans de prison dans ce que l’on appelle le cas de poursuites pour financement étranger.

Le 17 avril 2023, les forces de sécurité ont arrêté Ghannouchi après une perquisition à son domicile, avant que le tribunal de première instance n’ordonne son incarcération dans « l’affaire des propos qui lui sont attribués incitant à la sûreté de l’État ».

Depuis le 11 février 2023, les autorités mènent une campagne d’arrestation impliquant des dirigeants et des militants de l’opposition, qui considère les mesures exceptionnelles comme un coup d’État contre la constitution révolutionnaire (constitution de 2014) et la consécration d’un pouvoir individuel absolu.

Les partisans de Kais Saied estiment que ces mesures constituent une correction du cours de la révolution de 2011, qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali.

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