Le projet de loi de finances en Tunisie a montré que le gouvernement augmenterait les impôts sur les salariés à revenus moyens et élevés ainsi que sur les entreprises, tandis qu’il doublerait presque la dette intérieure en 2025, dans un contexte d’incapacité persistante à obtenir suffisamment de prêts extérieurs pour financer le budget. Le gouvernement va réduire les impôts des personnes à faible revenu.
Les prêts internes ont doublé
Le projet de loi de finances pour 2025 indique que le volume des prêts internes doublera pour atteindre 7,08 milliards de dollars contre 3,57 milliards de dollars l’année dernière, tandis que le volume des prêts extérieurs diminuera à 1,98 milliard de dollars en 2025 contre 5,32 milliards de dollars en 2024.
La taille du budget tunisien atteindra 20,45 milliards de dollars en 2025, contre 25,20 milliards de dollars cette année, tandis que le déficit budgétaire devrait atteindre 3,18 milliards de dollars l’année prochaine.
Alors que le gouvernement entend réduire l’impôt sur les personnes à revenus limités, il l’augmentera progressivement pour celles dont le salaire mensuel dépasse 30 000 dinars par an (9 733,94 dollars).
Quant à l’impôt sur ceux dont le revenu annuel est de 50 000 dinars (16 183 dollars) ou plus, il passera de 35% actuellement à 40% en 2025.
Le gouvernement compte augmenter l’impôt sur les entreprises dont le chiffre d’affaires est de 20 millions de dinars (6,5 millions de dollars) de 15% actuellement à 25% l’année prochaine.
Les banques et les assurances seront tenues de payer un impôt sur les bénéfices de 40 % en permanence.

Partager la pauvreté
Hisham Al-Ajbouni, du Parti Courant Démocrate d’opposition, a déclaré : « Il est clair que le modèle économique… est basé sur l’idée : comment partager la pauvreté et non comment créer de la richesse et sortir les Tunisiens de la pauvreté ? ? »
Le président tunisien Kais Saied critique souvent les banques privées, affirmant qu’elles réalisent d’énormes profits alors qu’elles devraient essayer d’aider l’économie en ces temps délicats de l’histoire du pays.
Les banques privées sont désormais devenues le principal prêteur du gouvernement face à leur incapacité à obtenir des prêts extérieurs.
Mais les experts locaux estiment que les emprunts déloyaux auprès des banques locales menacent de créer une pénurie de liquidités et de plonger le secteur bancaire dans une crise.
Reuters a cité une source bancaire disant que parmi les hypothèses proposées figure le recours à nouveau à des emprunts directs auprès de la banque centrale, une mesure qui pourrait faire craindre une inflation incontrôlable.
En février, le gouvernement a obtenu un financement direct exceptionnel de la Banque centrale d’un montant de 2,25 milliards de dollars pour couvrir le déficit budgétaire de cette année.
Le projet de loi de finances pour 2025 a montré que parmi les hypothèses figurait également l’émission pour la première fois d’obligations islamiques (sukuk) pour mobiliser des ressources budgétaires, sans indiquer de montant précis.