L’Association des victimes de la torture s’est dite profondément préoccupée par ce qu’elle a qualifié de «détérioration dangereuse» de l’état de santé de la journaliste tunisienne Shatha Hajj Moubarak, après sa décision d’entamer une grève de la faim ouverte depuis le 3 novembre en raison de ses conditions de détention. .
L’association, dont le siège est à Genève, en Suisse, a ajouté sur la plateforme Facebook que la grève de la faim de Hajj Moubarak, depuis l’intérieur de la prison d’Al-Massaadeen, près de la ville de Sousse, avait pour but de protester contre « le fait de ne pas pouvoir recevoir d’analgésiques pendant près d’un mois ». et ne pas pouvoir consulter un médecin pour traiter les nombreuses douleurs dont elle souffre. » Cela s’est propagé à tous les organes de son corps en raison de la négligence de sa santé et du manque de conditions de vie humaines.
L’association attribue ce qu’elle rapporte sur la grève et les circonstances de la détention de la journaliste à son frère, qui lui a rendu visite en prison mardi soir dernier, selon le communiqué.
Le communiqué indique que le journaliste Shatha Al-Hajj Moubarak est détenu dans la prison d’Al-Massaadeen depuis 14 mois et fait face à des accusations de « changement d’organisme d’État, trouble à la sécurité publique et acte brutal contre le président de l’État », dans le contexte de sa surveillance de la publication de contenus purement journalistiques.
Il a souligné que Shatha était détenue par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Sousse 1, qui a rejeté sa demande de libération et lui a fixé une audience le 28 octobre, dans l’attente de ce que les médias appellent « l’Anstalingo ». », avant de s’étonner de la décision de porter son dossier judiciaire début novembre dernier, du tribunal de Sousse 1 au tribunal de Tunis, sans préciser de circuit et de date d’examen.
L’association a exigé « la libération immédiate de Shatha Hajj Moubarak et de tous ses confrères journalistes et professionnels des médias, ainsi que l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires arbitraires à leur encontre », comme elle le dit, et a tenu personnellement les autorités tunisiennes, dirigées par Kais Saied, à responsable de leur sécurité et de celle de tous les prisonniers politiques et prisonniers d’opinion.
Les autorités tunisiennes n’ont pas immédiatement commenté ce qui est indiqué dans le communiqué de l’Association des victimes de la torture à Genève.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a tenu le ministère de la Justice et l’Administration générale des prisons pour responsables de toute complication pouvant affecter l’état de santé de la journaliste Shatha Hajj Moubarak et de son confrère Mohamed Boughlab, également incarcéré, et a prévenu que « ces pratiques s’inscrivent dans le cadre d’une politique systématique d’abus qui rentre dans la catégorie des peines complémentaires », selon son expression.
Les journalistes estiment que le régime du président Kais Saied, qui a pris le pouvoir après avoir pris des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021, dissolvant le précédent parlement, emprisonnant de nombreux dirigeants politiques et limogeant des dizaines de juges, « a terrorisé les représentants des organisations de défense des droits de l’homme en Tunisie. » Par conséquent, il n’exige pas la libération des journalistes et des prisonniers d’opinion comme elle l’exige.