05/09/2024–|Dernière mise à jour: 06/09/202409h04 (heure de La Mecque)
Les autorités tunisiennes ont interdit la distribution du mensuel francophone Jeune Afrique un mois avant les élections présidentielles, soulevant des questions sur la liberté de la presse dans le pays.
Cette décision intervient après que le magazine a publié une longue enquête sur le président tunisien Kais Saied, l’accusant de glisser vers la tyrannie et de réprimer l’opposition.
La couverture, qui portait le titre « Le Super Président », a suscité un mécontentement généralisé auprès des autorités, conduisant à la confiscation d’exemplaires du magazine avant qu’il n’atteigne les kiosques en Tunisie.
Cette interdiction rappelle l’époque de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, où le magazine était régulièrement censuré en raison de ses articles critiques.
Cette interdiction a également coïncidé avec l’escalade des mesures répressives contre les candidats potentiels aux élections. Selon les rapports des organisations de défense des droits humains, de nombreuses personnalités opposées au président Saied ont été emprisonnées ou jugées, ce qui accroît les inquiétudes quant à l’intégrité du processus électoral.
L’avenir de la démocratie en Tunisie
De son côté, le rédacteur en chef du magazine, Marawan Bin Hammad, a expliqué que les autorités tunisiennes n’ont fourni aucune explication officielle pour empêcher la vente du magazine, mais il a lié cela à sa couverture complète du président Saied, qui traitait de comment il a gouverné et fait taire les forces de l’opposition, le décrivant comme « un président qui a dépassé les limites ».
Depuis le déclenchement de la révolution en décembre 2010 qui a renversé le régime de Ben Ali, la distribution du magazine n’a pas été empêchée en Tunisie, faisant de cette interdiction un « triste retour » à l’ère de la répression de la presse, selon les observateurs.
Cette étape devrait intensifier le débat sur l’avenir de la démocratie en Tunisie, en particulier à la lumière des prochaines élections présidentielles d’octobre prochain.
Les observateurs estiment que les prochaines élections pourraient être prédéterminées en faveur du président Saied, surtout après que deux principaux concurrents ont été exclus et que des accusations ont été portées contre eux.
Alors que Saied se prépare à se présenter aux élections, la question reste ouverte de savoir si la Tunisie s’oriente vers la restauration de la démocratie ou vers un retour à des aspects de la tyrannie.