L’Association nationale des avocats de Tunisie, en coopération avec d’autres avocats, a annoncé mercredi soir, que leur confrère Mehdi Zaqrouba, arrêté lundi dernier, a été torturé lors de sa détention par des agents du ministère de l’Intérieur.
L’autorité a annoncé jeudi une grève nationale.
L’agence de presse officielle (WAT) a cité l’avocat Boubacar Ben Thabet selon lequel Zaqrouba aurait été soumis à une « torture systématique ».
La police a perquisitionné le siège de l’Ordre des avocats pour la deuxième fois en deux jours et a arrêté Zaqrouba, un critique du président tunisien Kais Saied, après avoir arrêté l’avocate Sania Dahmani.
De son côté, l’avocate Souad Boker a rapporté que Zaqrouba a été présenté devant le juge d’instruction dans un très mauvais état suite aux tortures, notant « des traces de contusions et de coups sur tout son corps, en plus d’une de ses côtes cassées comme un signe de violence ». résultat des violents passages à tabac.
Booker a ajouté que Zaqrouba avait mentionné les noms des policiers qui l’avaient torturé, avant qu’il ne s’effondre et ne s’évanouisse. C’est ce qui a stoppé l’enquête.
Un autre avocat, Tommy Ben Farhat, a déclaré : « Zagrouba a été soumis à des tortures très graves ».
Les avocats ont indiqué que Zaqrouba avait été transporté d’urgence à l’hôpital après s’être évanoui dans la salle d’audience avec le juge d’instruction.
Torture brutale
Bassam Al-Tarifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, a déclaré que Zaqrouba avait été soumis à une « torture brutale », ajoutant que lui-même et le reste de ses collègues avaient vu des signes visibles de violence et de torture sur son corps.
Sans faire référence à ces allégations, le président Kais Saied a déclaré dans un communiqué, à l’issue de sa rencontre avec la ministre de la Justice Leila Jaffal, que l’État est tenu de garantir le droit à un traitement humain qui préserve la dignité de chaque prisonnier.
Dans un communiqué publié hier soir, mercredi, l’Ordre des avocats a demandé que les responsables des actes de torture soient tenus responsables et a tenu les responsables du ministère de l’Intérieur pour responsables de l’attaque.
Cela fait suite à la fermeture du Parlement par le président Saied en 2021 et au transfert du pouvoir par décret, mesures que l’opposition a qualifiées de coup d’État.
Saied rejette les accusations de régime d’homme fort et affirme que ses mesures visent à mettre fin à des années de chaos et de corruption.
De son côté, l’Union européenne a exprimé mardi son inquiétude face à la vague d’emprisonnement de nombreuses personnalités de la société civile, journalistes et militants politiques, et a demandé des éclaircissements à la Tunisie.