Aujourd’hui, devant le Tribunal de Première Instance de Tunis, plusieurs journalistes ont tenu une position de solidarité et de soutien au journaliste Mohamed Boughlab, en application de l’appel lancé par le Syndicat National des Journalistes Tunisiens suite à la suspension à laquelle Boughlab a été soumis.
La suspension du journaliste Mohamed Boughlab fait suite à une décision rendue vendredi 22 mars par le parquet général, où le confrère a été détenu pendant 48 heures suite à une plainte déposée contre lui par un surveillant du ministère des Affaires religieuses dans le contexte de ses commentaires à la radio et à la télévision sur les visites à l’étranger et la politique du ministère des Affaires religieuses.
Selon le Syndicat des Journalistes, la plainte a été déposée au sens du chapitre 3 de la loi n° 58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, pour violence morale, et de plusieurs chapitres du Code pénal, du chapitre 86 du Code des communications, et le chapitre 24 du décret n° 54 sur la lutte contre la délinquance dans les systèmes d’information et de communication, en plus des chapitres du décret 115.
Selon son avocat, le confrère Boughalab a été interrogé malgré la détérioration de son état de santé, pendant trois heures.
Boughlab n’a pas pu comparaître devant la brigade vendredi matin comme « suspect » pour des raisons de santé, et son avocat s’est rendu au siège de la brigade pour demander le report de son audition et a produit un certificat médical à cet effet. La brigade a refusé de les recevoir, estimant que « les informations du parquet n’avaient pas de caractère fiscal ». L’avocat a résolu le problème et a rejoint la brigade. Celle-ci a refusé de recevoir les documents et l’a informé que le procureur serait saisi pour prendre des mesures judiciaires contre Boughlab. Il a été emmené à la brigade de sécurité pour enquête puis placé en détention.
Khalil Al-Hanashi